On veut tous une cuisine propre, brillante, sans une trace de graisse ou de bactéries. Mais à trop vouloir désinfecter chaque recoin, on finit parfois par s’exposer à des substances bien plus toxiques que ce que l’on essayait de chasser. Tour d’horizon de ces produits ménagers, présents dans de nombreux foyers, mais pas sans danger pour notre santé.
Les nettoyants pour four : redoutables… même pour vous
Ils sont efficaces, oui. Mais à quel prix ? Les nettoyants pour four, très puissants, contiennent souvent de l’ammoniaque, de la lessive caustique ou encore de l’hydroxyde de sodium. Ce dernier, utilisé pour dissoudre les graisses cuites, est également responsable de brûlures sévères, d’irritations oculaires et de lésions des voies respiratoires.
Et ce n’est pas juste une précaution de laboratoire : une étude de 2017 rapportait déjà des cas de vomissements, toux, douleurs thoraciques, voire d’irritations cutanées suite à une simple exposition domestique. Le docteur Peter Michael, spécialiste en santé environnementale, souligne que même l’inhalation ponctuelle peut suffire à déclencher des réactions gênantes, surtout chez les personnes asthmatiques ou sensibles aux produits chimiques.
Lysol : un tueur de germes… mais pas que
Dans les rayons, on vante ses mérites : 99 % des bactéries éliminées. Pourtant, ce désinfectant très populaire renferme parfois des dioxines, des substances classées parmi les perturbateurs endocriniens les plus préoccupants par l’OMS.
Présentes à l’état de traces issues de procédés industriels, ces dioxines peuvent s’accumuler dans l’organisme et entraîner, à long terme, des troubles hormonaux, de la stérilité, des anomalies du développement chez les enfants, voire des risques accrus de certains cancers. Le Dr Michael alerte également sur les effets neurologiques : maux de tête, somnolence, voire troubles de l’humeur suite à une exposition prolongée ou mal ventilée.
À noter : même une application sur les surfaces de cuisine peut libérer des vapeurs irritantes, surtout si l’endroit n’est pas bien aéré. Et un usage répété à mains nues peut provoquer des réactions allergiques cutanées.
L’eau de javel : un faux ami bien trop agressif
C’est probablement le produit ménager le plus courant dans les foyers français. L’eau de Javel, à base d’hypochlorite de sodium, a longtemps été vue comme la solution miracle pour désinfecter. Pourtant, plusieurs études, dont une publiée en 2022 dans Environmental Analysis Health and Toxicology, ont mis en évidence ses effets irritants puissants.
Inhaler ses vapeurs peut provoquer des nausées, des migraines, des vertiges, une toux persistante, voire une gêne respiratoire aiguë. Le risque est encore plus grand si elle est mélangée – par erreur – à d’autres produits comme des détartrants : une réaction chimique peut alors libérer du chlore gazeux, hautement toxique.
Utiliser l’eau de Javel à répétition dans la cuisine, surtout pour désinfecter des plans de travail ou des surfaces de cuisson, pose également la question du risque de résidus sur les aliments.
La propreté, c’est bien. Mais pas au détriment de notre santé. Pour l’entretien de votre cuisine, il existe aujourd’hui des alternatives plus douces, souvent à base de vinaigre blanc, bicarbonate de soude ou savon noir. Ces solutions, en plus d’être économiques, évitent l’exposition à des substances irritantes, polluantes ou potentiellement dangereuses.
Alors, la prochaine fois que vous ferez le plein de produits ménagers, jetez un œil à la composition. Votre cuisine restera tout aussi propre… et votre corps vous remerciera.